Moxibustion japonaise : thérapie par la chaleur

Depuis la nuit des temps l’homme utilise le pouvoir du feu pour améliorer sa santé, et pas seulement pour cuire des aliments ou se réchauffer !

Nos ancetres utilisaient déjà certaines plantes qui avaient des capacités particulières d’allumage, thermiques et des effets variés sur le corps et l’esprit. L’armoise est la plus fameuse d’entre elle, et c’est cette plante qui sert pour la moxibustion.

Les effets

Que se passe-t-il lorsqu’on brûle l’armoise sur les points d’acupuncture ou encore sur les aiguilles d’acupuncture?

La principale activité de la moxibustion provient du rayonnement infrarouge spécifique émis par la combustion de la plante médicinale. Certaines fenêtres de rayonnement correspondant à des longueurs d’onde précises ont été identifiées comme étant bénéfiques aux processus métaboliques chez le vivant. Les rayonnements proche de l’infrarouge en font partie.

Chauffé, le moxa permet la circulation du sang dans les méridiens pour en évacuer l’humidité. La circulation sanguine s’active grâce à la chaleur et à la stimulation des points d’acupuncture. Ainsi, la moxibustion a des effets sur immunité, et sur de nombreuses perturbations (digestives muculaires, inflammatoire etc.).

Lors de la séance, le patient ressent une chaleur agréable qui lui procure rapidement détente et bien-être.

Les techniques

La moxibustion indirecte, dans laquelle on retrouve le fameux cigare d’armoise : BOKYU en japonais. Il est bien connu des praticiens en médecine chinoise, et d’autres méthodes utilisant l’armoise dans des boites à moxa, et en larges cônes seuls ou sur des rondelles de gingembre ou sur du sel.

On peut aussi appliquer des cones de moxa au bout des aiguilles d’acupuncture, la chaleur remonte l'aiguille et pénètre jusqu'à l'intérieur du point, sans désagrément pour le patient.

L'armoise

L’armoise a comme propriété de produire une chaleur qui pénètre profondément sans risque de provoquer de douleur. C’est une plante connue pour ses effets antispasmodique, tonique et vermifuge

La qualité de l'armoise utilisée est une caractéristique importante du soin dispensé.

On utilise essentiellement une armoise japonaise, Artemisia princeps pampanini, avec des grades variables selon la technique employée.

Pour la moxibustion directe, l’armoise est d’une grande pureté, et préparée avec un soin très poussé par des étapes successives de séchage, broyage, tamisage. C’est un art qui se transmet de génération en génération au Japon et on ne retrouve cette qualité nulle part ailleurs.

L'histoire de la moxibustion japonaise

Après son arrivée en Chine, la moxibustion a connu un un développement tout particulier au Japon.

Au fil du temps, les grands maîtres ont contribué de façon importante au développement de cet art, par la mise en oeuvre de nouvelles règles et principes de traitement, des développements techniques, de stratégies,….

Ceci a influencé la pratique de la moxibustion jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit d’un art ancien mais qui évolue et se construit sur les apports de ces maitres sans perdre ses racines.

Aujourd'hui en Europe, Felip Caudet transmet dans son école OKYU Barcelona l’art traditionnel de la moxibustion japonaise et le style de maitre Fukaya (pour lequel il est le seul enseignant reconnu en dehors du Japon). Ses développements de la théorie des fascias et la correction posturale par la moxibustion KINSEIKYU font encore avancer cet art et l’ouvrir à de nouvelles possibilités et compréhensions.